24 November 2008

Structuration et perception la forme et le timbre


6 décembre 2008, Paris

Institut d’Esthétique des Arts et des Technologies Umr 81 5 3, Université de Paris - 1 Panthéon - Sorbonne/ CNRS
Séminaire d'Esthétique et Cognition. Théories de l’art et phénomènes cognitifs (Deuxième année : 2008-2009)
Organisation : Jean-Marc Chouvel, Hugues Dufourt, Xavier Hascher, Costin Miereanu

Structuration et perception
la forme et le timbre
10 h–12 h et 14 h–16 h
Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris, s. 232/D634

Comment s’articulent dans le temps les éléments du discours musical ? Quels sont les critères de différentiabilité qui déterminent la pertinence au cours de l’écoute ? Le timbre, par exemple, peut-il porter à lui seul la forme ? L’évolution de la musique depuis les années soixante a montré l’extrême variabilité des propositions esthétiques, et a remis en cause l’évidence de la hiérarchie des paramètres qui constituait la doxa encore présente dans les écrits de Pierre Boulez.

Simha Arom
CNRS, Paris

Quelques pistes de recherche ouvertes par les musiques traditionnelles d’Afrique subsaharienne

La manière dont les éléments constitutifs de la musique sont traités dans les musiques traditionnelles africaines diffère sensiblement de celle qui nous est familière en Occident.

Ma communication se propose d’illustrer comment opèrent dans ces musiques les paramètres suivants : la structuration du temps, les échelles, la syntaxe, le timbre.

Gérald Guillot
Université de Paris-Sorbonne Paris-IV

Un objet esthétique est-il totalement perçu ?

Le « suingue brasileiro » à l’épreuve d’un filtrage cognitif exotique Certains phénomènes musicaux ne cessent d’être entourés d’une aura mystique teintée d’exotisme. Parmices manifestations énigmatiques se trouve le « swing », concept éminemment polysémique que l’on croise notamment dans le monde du jazz. Mais une analyse pragmatique du phénomène sur le plan temporel révèle une organisation microrythmique hétérochrone des valeurs minimales opérationnelles. Cette caractéristique traverse un grand nombre de systèmes musicaux issus de la diaspora africaine, et il ne semble pas exister d’équivalents stricts dans la musique savante occidentale. Un de ses représentants, le suingue brasileiro, innerve de façon tacite la culture afro-brésilienne, où il fait l’objet d’une transmission implicite, imperceptiblement opérée par l’ensemble des acteurs de cette même communauté de pratiques.

Mais les conditions de cette transmission sont quasiment inexistantes en terrain exogène, où le phénomène bute contre une perception cognitive inadaptée (isochrone) et s’y dissout. Des inférences « inadéquates », basées sur une pertinence culturellement localisée des attentes cognitives culturelles, empêchent ainsi un « xéno-récepteur » de saisir une partie du message musical original.

Après un retour sur la notion de swing et une analyse détaillée de sa forme afro-brésilienne, nous examinerons les conditions de sa réception par un échantillon de professionnels de l’enseignement musical. Piste probable d’investigation de la complexité des contacts interculturels et de la transformation des phénomènes musicaux dits « transculturels », cette approche anthropo-cognitive remet partiellement en question la notion même d’objet esthétique, dont l’essence est le fruit de sa perception.

Fabien Levy
Columbia University, New York

Le son peut-il prendre forme ?

Plus qu’un art du son ou du temps, la musique est une expérience existentielle d’un présent sonore influencé par la rétention d’un passé et projetant la protention d’un futur. En partant de notre distinction entre structure et forme, nous nous interrogerons en quoi le son, et plus généralement une réalité acoustique, peuvent être inspirateurs d’un projet formel.

Giuliano d’Angiolini
Compositeur et musicologue, Paris

Et si les hauteurs étaient fonction du timbre ?

Dans certaines musiques traditionnelles, par exemple celle de l’île grecque de Karpathos ou celle de la Sardaigne, la hauteur n’a pas toujours la primauté dans la conception du langage musical. Très souvent, en effet, l’attention des musiciens se porte vers le timbre, et cela de manière très sophistiquée. On présentera des éléments significatifs de ces phénomènes.


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